L’anxiété de séparation (ou hyper attachement)
EXPLICATIONS
Un chien peut être anxieux de se retrouver sans son maître et cela peut créer des destructions, malpropretés, vocalises, etc. quand il se retrouve seul à la maison. Mais surtout, cela crée chez le chien un sérieux mal-être, qu’il ne peut gérer seul.
Pour bien comprendre ce trouble, il faut comprendre comment le détachement avec la mère s’opère naturellement :
À l’état naturel, la mère effectue un détachement à partit de l’âge de 4 mois pour que ses chiots deviennent adultes et s’attachent à tous les membres du groupe . Ce détachement se fait très progressivement et sur plusieurs mois.
Pour la tétée, les chiots, avec leurs dents, vont commencer à faire mal à la mère qui va progressivement les repousser. Elle va également leur interdire parfois sa couche, elle aura une attitude qui semble plus dure, et refusera qu’ils prennent parfois contact de manière juvénile, etc.
De ce fait, quand un chiot est adopté vers 2 mois, il n’a pas encore effectué le détachement avec sa mère, il va donc automatiquement s’attacher à un membre de sa famille d’adoption. Cela se nomme : second attachement primaire.
Celui-ci doit être renforcé au départ pour permettre au chiot de se sentir en sécurité dans sa nouvelle famille. Mais, comme à l’état naturel, cet être d’attachement va devoir effectuer lui-même un détachement, sans quoi le chiot sera atteint du trouble d’anxiété de séparation.
Bien que souvent ce problème apparaît dès l’adoption, cela peut aussi survenir après un changement : notamment la perte d’un autre chien. Cela peut déstabiliser le chien et le rendre anxieux et s’accompagne pratiquement tout le temps d’une réaction de la part du maître au moment des départs et des arrivées.
Ainsi donc, la plupart du temps, le maître est en cause. Souvent au moment du départ, le maître inquiet des éventuels dégâts causés par son chien en son absence va lui expliquer qu’il doit être sage, lui dire au revoir et faire cela de façon un peu stressée. Le chien détecte évidemment ce stress et reste avec cette sensation tout au long de l’absence du maître.
Puis au moment de son retour, le maître retrouve son inquiétude avec les dégâts que le chien aurait pu causer et peut alors le gronder (ce qui amplifie le stress).
SYMPTÔMES
Un chien qui stresse de l’absence de son maître aura naturellement le réflexe de le chercher.
Sachant que le 1er sens développé chez le chien est son odorat, il est naturel pour lui de le chercher grâce à sa truffe. Il va donc chercher l’odeur de son maître et c’est pourquoi les vêtements, chaussures, couvertures, mais aussi le canapé ou des objets appartenant aux maîtres qu’ils auront tendance à beaucoup manipuler (coussin, lunettes, téléphone, télécommande, etc.) sont visés. Il peut soit les déplacer, soit les détruire.
Ces destructions ne sont en aucun cas dues à une quelconque vengeance, mais à un réel stress de se retrouver seul.
N’oublions pas que le chien est un animal social qui vit en groupe et ne se sent protégé qu’au sein de son groupe. Se retrouver seul peut donc être pour lui un signe de danger.
Une autre conséquence de ce stress peut être des malpropretés, soit des urines, soit des selles (selles qui seront en diarrhée ou au moins molles). Au niveau de la localisation des ces malpropretés, cela peut être localisé à un seul endroit, voire piétiné et de façon anarchique.
Pour finir, des vocalises peuvent aussi survenir, un peu comme des hurlements ou des couinements. Dans ce cas le chien est simplement en train d’appeler son maître. Si on devait traduire son chien à ce moment-là, il dirait : « t’es ooooùùùùùù??? »
En résumé, cette anxiété peut se manifester de plusieurs formes :
- Destruction de vêtements ou tout autre objet ayant l’odeur de son être d’attachement : le chiot cherche son odeur pour se rassurer et pas pour se venger !
- Pleurs et vocalises pour l’appeler comme il le ferait avec sa mère
- Malpropreté : le chiot anxieux peut devenir malpropre car il ne contrôle pas ses émotions. Cela peut être des urines ou même des diarrhées, placées d’une manière anarchique.
- Avec son être d’attachement, on notera des attitudes très juvéniles : appel au jeu, léchages, pipi d’émotion, explorations orales, gémissements… Le chiot pourra avoir tendance à se replier sur lui-même également.
- Il n’est pas rare d’observer des activités de substitution : léchages excessifs d’un membre, le plus souvent, pour palier à l’anxiété.
Enfin l’anxiété de séparation peut se classifier selon son niveau de gravité et donc de son urgence.

AIDER :
Il va falloir apprendre au chien à rester seul. Il faut donc lui apprendre l’autonomie.
Parfois, c’est l’attitude du maître qui est en cause et qu’il faut changer : le maître sollicite trop son chien sans lui laisser le loisir de s’occuper seul.
On va donc :
- ne pas toujours solliciter son chien
- changer les rituels de départ et d’arrivée, donc enlèver ce conditionnement stressant pour lui.
Attention, le chien est un fin observateur de nos mimiques, il passe sa journée à nous observer et il nous connaît par cœur. Il est par conséquent important d’insister sur le fait d’être cohérent.
- ne pas punir son chien des éventuels dégâts et ne pas le féliciter non plus s’il n’a rien fait, ne pas nettoyer en sa présence et, si malpropreté il y a, ne pas utiliser d’eau de javel.
- rendre son chien plus autonome (on peut lui faire une happy zone, restreindre l’espace, jouet d’occupation, etc)
Mais le plus important, il faut que le chien se sente en sécurité chez lui. Il ne doit pas y avoir de réprimande, même si le chien a fait des “bêtises”. Ce serait le punir parce qu’il est stressé. Ce ne serait ni logique, ni éducatif.
En résumé, pour effectuer une thérapie de détachement :
- Supprimer / Modifier les rituels de départ – comme par exemple ignorer le chien 15 minutes avant de partir et en revenant jusqu’à ce qu’il se calme ;
- Ne pas punir le chien des destructions – nettoyer en son absence PAS VU PAS PRIS – ne pas le féliciter, non plus, si il n’a pas fait de bêtise ;
- Ne pas laisser le chien suivre son maître partout : gérer l’espace en interdisant une zone de maison sans barrière (étage, salle de bain, chambre, etc.) ;
- Être à l’initiative des activités et des contacts : décider du début et de la fin des activités et ignorer le chien si celui-ci est trop en demande d’attention ;
- Lui apprendre l’autonomie grace à une happy zone. Cette zone peut être une pièce ou encore un parc mis en place spécialement pour lui. Le but étant d’apprendre au chien de manière progressive que lorsqu’il se trouve dans cette zone, des choses super positives lui arrivent. Ce n’est pas un lieu de punition.
BONUS : L’apaisine canine
Pour finir, l’utilisation de l’Apaisine peut aussi se révéler efficace : c’est une substance sécrétée par la mère vers le 3e jour de naissance des chiots. Elle a pour but de rassurer le chiot et de créer l’attachement entre la mère et ses chiots.
L’Apaisine canine aide à rétablir l’équilibre émotionnel du chiot. Il est aussi intéressant de savoir que lorsque le chiot se détache naturellement de la mère, les autres chiens du groupe secrètent eux aussi une substance équivalente au niveau de leurs oreilles.
Cela à pour but d’aider le chiot à s’attacher au groupe et permet aussi le détachement de la mère.
Ainsi, on trouvera chez le vétérinaire ce produit synthétisé sous deux formes :
- En collier pour aider un chien en extérieur par exemple
- En diffuseur pour installer à la maison
En conclusion, un chien dans cette situation n’est pas un chien heureux. Les maîtres, cherchant à combler un manque affectif, ne réalisent pas en laissant le chien dans cette situation le mal-être de leur animal !
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