« On place souvent la motivation et l’attention au centre des réflexions sur les mécanismes d’apprentissage : on apprend mieux lorsqu’on a envie d’apprendre (pour des raisons qui peuvent varier) ou lorsqu’il est nécessaire qu’on apprenne ; on apprend mieux quand notre attention est captée par celui ou celle qui veut nous faire apprendre quelque chose, peu importent les moyens utilisés. Néanmoins, les émotions elles-mêmes jouent un rôle essentiel dans la manière dont nous comprenons et apprenons » – Claude Frasson, professeur à l’Université de Montréal.
Au cours de ces dernières années, de nombreux experts ont prouvé que les émotions jouaient un rôle clé dans le processus d’apprentissage. Il ne suffit pas de connaître les éléments cognitifs essentiels aux apprenants pour pouvoir améliorer les modèles d’apprentissage : les émotions jouent également un rôle important. Mary Helen Immordino-Yang, experte au sein du Brain and Creativity Institute de l’université de Californie du Sud, a même prouvé que les réactions émotionnelles intervenaient en amont de la compréhension ! En agissant avant la compréhension consciente, elles jouent un rôle clé dans la rétention et l’application des informations apprises.
Il est Impossible lorsque l’on veut être éducateur comportementaliste de ne pas considérer le rôle majeur que jouent les émotions dans le processus d’apprentissage chez le chien. Chaque chien (et humain) doit ainsi être considéré individuellement, selon sa sensibilité. Pour se faire, il est obligatoire de prendre en compte les particularités émotionnelles de chaque individu.
S’adapter à l’émotion de l’élève est une obligation. Ce qu’un chien pourrait vivre de manière positive sera vécu d’une autre manière par un tout autre chien.

Mais saviez-vous que le stress ou encore la peur, limitent l’apprentissage ? Cela va bien au-delà de la volonté du chien.
Le rôle du cortisol
Pour comprendre comment un état émotionnel empêche l’apprentissage, il faut savoir comment le corps se comporte de façon physiologique.
Quand vous êtes face à une situation risquée, plusieurs hormones boostent votre organisme pour vous aider à surmonter le danger. La plus connue d’entre elles est l’adrénaline.
Surnommée “l’hormone guerrière”, elle va mobiliser toute votre énergie disponible et aiguiser tous vos sens. Quelques minutes après la poussée de l’adrénaline, une autre hormone se met en place de façon massive : le cortisol. Ses effets sont moins perceptibles, pourtant ils sont extrêmement importants.
En effet, cette hormone participe activement à la production d’énergie en transformant les réserves de graisses en sucres. Elle va diriger cette énergie au bon endroit, comme dans vos jambes si jamais vous devez prendre la fuite. Elle va également contribuer à garder un équilibre énergétique tout au long de la journée.
Le soucis, c’est que l’organisme ne fait pas la différence entre les différentes situations stressantes. C’est-à-dire, que l’organisme ne se contente pas de produire du cortisol qu’en situation dangereuse. Il est en produit de la même façon que le chien subisse un simple stress ou encore lors d’une activité trop excitante. Sa particularité est que contrairement à l’adrénaline, le cortisol reste dans le sang longtemps. En effet, on en retrouve des traces encore 6 jours après, alors que l’adrénaline disparaît en quelques heures.
Une hausse de cortisol rend le chien plus en alerte, le met en hypervigilance et le rend plus réactif. Le soucis est donc qu’un chien avec un niveau de cortisol élevé aura un taux de réactivité plus élevé et ne sera pas en mesure d’apprendre puisque son organisme est bloqué en mode “survie”. Cela peut alors devenir dangereux pour l’entourage et les autres animaux. C’est pour cela, que l’on dit de faire attention quand un chien se fait agresser par un autre ou a vécu un fort traumatisme, car dans les 6 jours qui vont suivre, tout particulièrement les 3 premiers, il va rester extrêmement sensible et aura 5 fois plus de chance d’agresser. Il peut avoir une réaction qu’il n’aurait pas eu en temps normal.
La pratique régulière d’une activité trop excitante ou stressante amène un stress chronique, d’autant plus si les méthodes utilisées sont coercitives (ex : agility + collier électrique).
Exemple totalement fictif pour comprendre. Cet exemple ne prend pas en compte le taux exact de dilution de l’hormone dans le sang, de l’environnement, de la sensibilité du chien, de sa santé, de son alimentation, etc, car ces critères sont propres à chaque chien.
Jour 1 : Tu fais du mordant avec ton chien, donc son taux de cortisol passe de 5% à 80%.
Jour 2 : Le chien démarre sa journée avec une base non pas de 5 % mais de 46%. Si tu refais mordre ton chien, ce taux va de nouveau augmenter à 96%.
Jour 3 : Le taux de départ sera de 60%.
Les exemples peuvent être multiples. Bien évidemment, l’activité de mordant était un exemple. Cette discipline peut tout à fait être pratiquée dans de bonnes conditions avec un chien.
Comment faire baisser le taux de cortisol
Connaître ce facteur est important pour évaluer l’état émotionnel d’un chien et comprendre ses comportements. On comprend ainsi aisément qu’un chien qui n’a jamais mordu son maître arrive à le mordre 3 fois en une semaine avec parfois des morsures de plus en plus fortes.
Maintenir le taux de cortisol pas trop élevé est donc important et aidera le chien a réguler son stress, à booster ses défenses immunitaires, à lutter contre la fatigue et à être bien dans ses pattes. Pour aider le chien à baisser son taux de cortisol de manière naturelle vous pouvez donc conseiller :
- d’arrêter les activités stressantes (pour un temps ou mieux les organiser)
- utiliser des méthodes éducatives non violentes
- ne pas mettre en contact avec de nouveaux congénères avant une semaine après l’incident (s’il y a eu bagarre)
- permettre au chien de bien dormir et de se reposer
- proposer une bonne alimentation et de l’eau à volonté
- proposer des activités de nosework (travail de flair, snuffle mate, pistage, etc)
C’est ce qui explique pourquoi un chien qui n’a jamais mordu est plus susceptible de re-mordre dans les 15 jours à venir. Quand un chien a des problèmes de réactivités congénères, il a souvent un taux de cortisol élevé. Il faut absolument que les maîtres restent calmes et bienveillants. Un travail médical peut parfois être mis en place grâce à un vétérinaire.

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