Ce syndrome est aussi connu sous le nom de “kennel syndrome” ou encore “syndrome du chenil”.
EXPLICATIONS :
Un chiot qui a vécu dans un environnement pauvre en stimulations va développer un seuil d’homéostasie sensoriel bas : Entre la 3e et la 12e semaine, le chiot enregistre tout ce qu’il vit – bonnes et mauvaises expériences –. Une fois adulte tout « ce disque dur » lui servira de base de données, de seuil de tolérance à l’environnement, dans lequel il évolue. Plus le chiot aura vécu de situations positives diverses, plus il sera à l’aise dans un environnement riche en stimulations. A l’inverse, si le chiot a passé les six premiers mois de sa vie en chenil, il aura beaucoup de mal à évoluer dans un environnement citadin.
Le chien a peur de ce qu’il ne connaît pas, il ne sait pas gérer la nouveauté. Dès que le seuil sera dépassé, la peur se manifestera chez le chien. Les chiots auront énormément de mal à s’adapter à l’environnement très stimulant qu’ils rencontreront chez leurs maîtres. Puis à l’âge adulte, ils ne sauront pas gérer les informations présentes dans l’environnement qui les entoure. Le trouble sera d’autant plus sévère que le décalage entre les deux univers sera important.
La réaction émotionnelle de la peur se manifeste de trois manières :
- la fuite
- l’attaque
- l’immobilisme
Ce syndrome se divise en 3 stades
Kennel syndrome stade 1 :
Le chien a peur d’éléments identifiables. C’est ce que l’on nomme des phobies ontogéniques – exemples : aspirateur, voiture …
Quand le chien a une phobie, il a des réactions de peur, il cherche à fuir ou à se cacher si cela est possible. Il peut aussi agresser par peur ou par irritation.
A ce stade, il est envisageable d’habituer le chiot et donc de faire en sorte que l’élément qui déclenche les peurs devienne normal, c’est-à-dire comme faisant partie de son environnement. C’est le processus d’habituation : habituer le chien à vivre en présence de l’objet de ses peurs – séances courtes et répétées, attitude d’ignorance face aux réactions du chien – stimulation de jeu proche de l’objet.
Kennel syndrome stade 2 :
Le chiot est anxieux en permanence. Tous les stimuli le font réagir, l’ensemble de son environnement est source d’anxiété (exemple : la ville).
- Le chiot se cache sous les meubles et mange quand il est seul, généralement la nuit
- Pour explorer, il ne se déplace pas mais tend le cou et se tient près à fuir : on parle d’exploration statique
- Le chiot prend une posture d’attente, comme si il était toujours près à réagir, à fuir : posture d’expectative
- Répétition au quotidien des mêmes actions (mange toujours au même moment, utilise toujours le même chemin dans la maison pour se déplacer)
A ce stade le processus d’habituation habituel n’est plus possible. De plus, l’apparition d’activités qui permettent un soulagement (ex : le chien se lèche incessamment le même membre) se nomme des activités de substitution.
Kennel syndrome stade 3 :
Le stade 3 est la phase ultime. Le chiot n’est plus capable de réagir et ne peut plus s’adapter. Il s’ensuit une dépression qui engendre de l’anorexie, des troubles du sommeil, un retard de croissance dû à la diminution des phases de sommeil profond et des malpropretés.
Étude de cas d’un chien atteint d’un syndrome du chenil :
« Prince, labrador de 8 mois, mâle, non castré. Ce chien venait d’un refuge, adopté à l’âge de 7 mois, les maîtres ne connaissaient pas son passé. Le chien venait probablement des pays de l’est. Il aurait été enfermé une bonne partie de sa vie. Quand les propriétaires m’ont montré leur chien, je n’ai décelé aucun comportement de peur. Le chien avait certains problèmes d’éducation, mais évoluait normalement sur le terrain d’éducation. Cela n’a rien d’étonnant car l’endroit est calme et ne présente aucune stimulation stressante. Cependant, quand le chien évoluait en ville, son comportement changeait radicalement. Il devenait agressif avec les passants en grognant. Il faisait des écarts conséquents quand il passait près d’une poubelle ou lorsqu’une voiture passait rapidement à côté de lui. Il était également très stressé en voiture où il bavait abondamment. À force de travail, en changeant l’attitude des maîtres, en travaillant avec un autre chien et en rétablissant la relation maître / chien, nous avons réussi à atténuer considérablement son comportement, mais il est probable que ce chien ne se sente jamais complémentent à l’aise dans ce type d’environnement. » (Obs. Nature de chien)
AIDE :
- Privilégier un élevage en adéquation avec le mode de vie du maître (conseil de prévention)
- Favoriser les stimulations avant la 12e semaine : ville, foule, voiture, enfants, aspirateur, orages, parapluie, etc. Il faut que le maître prenne l’habitude d’amener le chien dans le plus d’endroits possibles – séances courtes et répétées – (conseil de prévention)
- Si le chien a une réaction de peur : tenir compte de cette émotion. (se référer au cours sur la peur)
- Favoriser le jeu autour des objets qui inquiètent le chien
- Les rencontres doivent être positives
- ! ATTENTION ! : par souci de rappel de vaccination, certains vétérinaires ou éleveurs conseillent un confinement sanitaire. Erreur : un manque de stimulation pendant cette période et un comportement surprotecteur des maîtres, entraînent un résultat catastrophique ! (conseil de prévention)
- Dans les cas les plus graves (stade 2 et 3), un traitement vétérinaire est à préconiser
- Thérapie par l’habitude et l’immersion contrôlée
- Contact avec d’autres chiens qui auront un rôle de modèle et de motivation
- Informer et rendre les maîtres compétents – les accompagner et les coacher

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