La peur est une émotion qui sert à l’origine à survivre. Elle est donc indispensable, que ce soit pour nous, ou pour nos chiens. C’est donc un système d’alarme qui nous permet de nous mettre en sécurité. Cette émotion complexe peut varier dans ses manifestations, mais aussi dans son intensité selon les individus. On ne le répète jamais assez, chaque chien est différent.
La peur est donc une émotion normale. Les réactions qu’elle engendre doivent permettre à l’individu qui la ressent de revenir au calme, en sécurité et donc dans un état de bien-être émotionnel, physique et physiologique.
Exemple : peur de l’être humain → le chien fuit → retour au calme/sécurisation du chien.
Même si la peur est une émotion ordinaire, elle dépasse parfois la norme (trop intense), au point d’en devenir pathologique.
Les différents stades de la peur
Voici les différents stades de la peur. Cela peut vous permettre d’identifier de façon plus précise les réactions de votre chien.
- La crainte : c’est une émotion complexe et paradoxale. Le chien se méfie et gère la distance qu’il prend, qui n’est souvent pas très éloignée puisque la curiosité le pousse à rester à proximité.
- La peur : cette réaction est plus forte. Le chien va chercher à fuir. S’il ne le peut pas, il pourrait s’immobiliser voir mordre.
- La phobie : c’est une peur qui va souvent s’intensifier et se généraliser.
- La crise de panique : c’est une réaction émotionnelle très intense. Le chien est en détresse et aura deux sortes de réactions : la neuro-végétative (comme le fait de transpirer, d’être en hyper salivation, trembler, claquer des dents, haleter, etc) et comportementale (comme la fuite, l’immobilisation, l’agression).
Il est important d’identifier le stade de la peur du chien, car ils n’ont pas tous les mêmes conséquences sur l’apprentissage. En effet, la crainte permet au chien d’apprendre malgré l’émotion. Son cerveau est donc capable d’analyser, de décrypter et d’enregistrer une situation de manière globale ou ciblée.
Ce n’est absolument pas le cas des autres, car l’émotion qui submerge le chien est trop violente et instable. Cela bloque les facultés d’apprentissages du chien. Pour qu’il puisse enregistrer ou tout simplement comprendre ce qu’on lui demande, il doit d’abord descendre dans une émotion plus stable.
Rendre l’émotion plus stable
On ne peut pas demander à son chien d’avoir peur sur demande, comme nous le ferions pour un “couché”. On ne peut pas non plus supprimer une émotion, ici la peur. En revanche, on peut adoucir les émotions du chien pour lui apprendre un meilleur comportement à avoir. Donc, on doit lui apprendre à gérer ses émotions. On peut le faire via des exercices qui positiveront “la chose qui fait peur”.
Pour savoir comment travailler le comportement du chien, il faut donc comprendre comment il gère ses émotions. Un chien ne peut pas faire exprès d’avoir peur et ne fait pas non plus exprès à ce moment là de désobéir ou de ne pas écouter. S’il n’écoute pas, c’est soit que son éducation n’est pas faite/finie/comprise, soit que son émotion va au-delà de la norme et qu’elle a des déclencheurs non contrôlés comme la personnalité, les humeurs (hyper, dépression, anxiété). Certains facteurs sont donc physiologiques. C’est pourquoi certains chiens doivent passer par un traitement médical, car celui-ci pourra influencer sur la chimie qui commande les humeurs dans le cerveau du chien.
Exemple :
chien qui a peur de l’extérieur → traitement médical → apaisement du chien → rééducation
Ce qu’il faut faire
Voici les points à faire ou vérifier avant tout programme d’éducation :
- Vérifier la santé du chien. En effet, le mal-être du chien peut le pousser à avoir des comportements liés à la peur, car il ne se sent pas en sécurité. Exemple : chien qui a mal au dos/a peur qu’on le touche sur le dessus/grogne pour faire fuir la main de son maître.
- Déterminer donc l’origine de la peur. C’est essentiel pour apporter de l’aide au chien, car chaque peur se travaille de façon différente.
- Si le chien a déjà mordu, agressé ou s’il s’immobilise de peur, lui apprendre qu’il a le droit de fuir. Ainsi, il comprend qu’il n’a pas besoin d’agresser.
- Déterminer sa zone de bien-être. En effet, tous les chiens ont une zone de “confort”. C’est-à-dire une zone verte où il n’aura pas de réaction et ou il se sentira bien. Une zone orange où il voudra fuir et aura les premières réactions de peur. Enfin, la zone rouge dans laquelle il sera vraiment mal, où il ne répondra plus aux sollicitations de son maître et où il pourrait avoir des réactions agressives.

- Travailler sur la confiance en lui, revoir au besoin la relation homme/chien. En effet, le chien doit avoir confiance en son maître. C’est indispensable pour que le chien se sente en sécurité à côté de celui-ci.
- Ne pas trop lui en demander. L’émotion est plus longue à travailler qu’un comportement. Il faut donc prendre le temps de bien faire et permettre au chien de toujours finir sur quelque chose de positif.
- Le travail devra se faire de manière progressive pour ne pas bloquer le chien. Bloquer le chien est néfaste, car cela le met en état de dépression. Le chien n’a plus les réactions qu’il avait, mais il sera dans un état de mal-être chronique. Comme chez les humains, cela est dangereux pour la santé.
- Désensibiliser le chien.
- Rediriger le comportement du chien si possible par le jeu, la motivation ou la récompense alimentaire.
- Rester calme et détendu.
Ce qu’il ne faut pas faire
- Mettre le chien en immersion totale.
Exemple : le chien qui a peur des humains que l’on emmène dans un marché. Comme dit plus haut, un chien qui est déjà dans une émotion trop intense comme la peur, n’est pas en capacité d’apprendre correctement. Il enregistre donc simplement que la situation est anxiogène et qu’il la subit. Il faut bien comprendre que pour nous, il est déjà difficile d’affronter nos peurs quand on les comprend. Imaginez donc le calvaire pour un chien qui vit dans un monde d’humain. L’immersion ne fera qu’accentuer ce sentiment.
- Pas la peine non plus de vous énerver ou de punir le chien.
- Ne pas mettre de coups sur la laisse.
- Ne haussez pas le ton. Encore une fois, il ne fait pas exprès d’avoir peur.
“Mais, peut-on rassurer son chien ?”
C’est la question que tout le monde se pose. Oui, on peut rassurer son chien. On sait qu’on ne peut pas apprendre à un chien à avoir peur sur demande. Le fait de le rassurer ne le fera donc pas avoir plus peur. Mais mal fait il peut tout aussi bien valider une mauvaise réaction.
En revanche, on peut lui apprendre le bon comportement, qu’il n’intégrera qu’une fois son état émotionnel stable. Comme le fait de ne pas mordre, mais de plutôt revenir vers son maître ou s’éloigner. Certains chiens ont besoin d’être rassurés pour avancer. Il existe plusieurs manières de rassurer son chien. Vous pouvez donc :
- Lui parler : le fait de lui parler va sûrement l’apaiser, surtout si vous avez une bonne relation. Prenez un ton rassurant, motivant et enjoué. Encouragez-le.
- Le caresser : seulement si votre chien apprécie les caresses. Vous pouvez le masser. Vous pouvez également vous essayer à la méthode T-touch. C’est un travail “corporel”, on touche et l’on masse le chien à des zones spécifiques afin qu’il se détende.
- Lui proposer de jouer ou de manger quelque chose afin de le détourner.
Un chien peut donc se faire rassurer, mais ça ne sera pas forcément une solution pour autant. De plus, il faudra s’assurer que le chien apprécie le contact à ce moment-la.
Le stress qui découle de la peur peut rendre un chien réactif à son environnement.

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