5 – Le HS – HA

Hypersensibilité et hyperactivité : dit syndrome HSHA

Le syndrome HSHA est l’un des syndromes faisant le plus débat dans le milieu vétérinaire. En effet, beaucoup  de scientifiques et vétérinaires comportementalistes pensent que ce syndrome n’existe pas. La vérité c’est qu’on n’a à l’heure actuelle aucune réelle preuve de son existence, puisque les seules recherches que l’on a sont celles faites sur l’Homme. Elles ont tout simplement été appliquées aux chiens. 

Le HSHA est une étiquette que l’on applique facilement aux chiens un peu trop énergiques qui ont du mal à se calmer. Il faut être extrêmement méfiant de ce diagnostic que l’on sert à toutes les sauces. Il faut d’abord écarter toutes possibilités autres, avant d’en arriver à cette conclusion (alimentation, environnement social canin, environnement social humain, stimulation trop ou pas assez importante, problème de thyroïde, génétique, etc). Il est très facile de confondre un chien avec un véritable et organique problème de comportement, avec un chien qui a une réponse comportementale à un environnement stressant. 

Afin de savoir de quoi on parle, nous allons expliquer comment est vu le chien HSHA en France.

Attention toutefois, il ne faut pas confondre HSHA et chien conditionné à s’exciter et ne pas se poser. 

Un HSHA ne peut pas dormir, son cerveau l’en empêche et dès chiot on remarque cette différence, qu’importe la race puisque le chien est dans l’incapacité de dormir normalement. Un chiot doit pouvoir dormir et se reposer 18h par jour. Le HSHA dort moins de 8h en 24h !

Explications : 

C’est un trouble du développement, cela sous-entend qu’il trouve son origine dans un défaut ou un manque datant de sa période de développement, donc, dès la naissance.  Ce trouble se manifeste de la manière suivante : le chien va être décrit par ses maîtres comme hyperactif, c’est-à-dire Incapable de se contrôler, toujours en action, qui ne pourra pas dormir normalement. Et hypersensible ou autrement dit hyper-vigilant. 

Ces syndromes sont comparables au Trouble de l’Hyperactivité avec Déficit de l’Attention, chez les humains.  

Le syndrome HSHA correspond à :  

– un défaut d’apprentissage des autocontrôles (morsure inhibée et contrôle de sa motricité volontaire)

– un défaut des filtres sensoriels (ces manques sont dus à une absence de maternage pendant la période de socialisation, soit à partir de la 3e semaine).

Quand un chiot n’a pas reçu les apprentissages maternels indispensables pour un développement stable, il peut être atteint de ce trouble : 

• Naturellement, la mère apprend à ses chiots la « morsure inhibée » : quand un chiot mord l’un de ses frères et lui fait mal, ce dernier couine pour manifester sa souffrance. À ce moment précis, la mère intervient et soumet le chiot mordeur. Cet apprentissage a pour but d’apprendre au chiot à se contrôler et à gérer ses comportements moteurs à l’âge adulte. Une absence de maternage pendant cette phase de développement rendra le chien hyperactif et hyper vigilant parce qu’il ne saura pas se contrôler et revenir à un état émotionnel stable. 

• La mère apprend également à ses chiots à s’allumer et s’éteindre par le biais de la motricité volontaire et, de ce fait ,à mieux gérer leurs autocontrôles. 

• De plus, un chiot qui n’a pas de contact avec sa mère ne pourra pas évoluer et explorer son environnement sereinement (// exploration en étoile). Le chien n’a donc pas de pilier apaisant et sécurisant. Il n’y aura alors pas de filtrage sensitif, ni de signal d’arrêt. 

Ce trouble peut aussi apparaître si le chiot a une mère immature ou ayant des troubles du développement.  
 

AIDE :

Pour éviter que ce trouble n’apparaisse, il ne faut pas séparer le chiot de sa mère trop tôt (en France l’âge légal de vente est de 2 mois). De plus, il faut organiser des moments de jeux contrôlés. Il faut également que le chiot se retrouve dans une routine qui va le rassurer et éviter son hypervigilance. Il faut également opter pour une cohérence autour de l’organisation de la relation maître / chien.

• Respecter l’âge légal de vente : 2 mois – pour que le chiot reste en contact avec sa mère assez longtemps pour que celle-ci lui apprenne les autocontrôles. 
• Renforcer l’apprentissage de l’autocontrôle avec des phases de jeux répétées et contrôlées : stopper le jeu si le chien s’excite trop. Pour finir, les phases de jeux doivent être courtes et répétées dans la journée. 
• Des règles claires autour de l’organisation du groupe doivent être respectées : gestion de la nourriture, des contacts (interdire le mordillement; etc.), de l’espace et de la sexualité.

Pour aider les propriétaires :

• Conseiller un accompagnement vétérinaire obligatoire;
• Informer les maîtres, les rendre compétents et les coacher tout au long du travail. 
• Reprendre les conseils de prévention, mais analyser les risques (âge et taille du chien, présence d’enfants, caractère des maîtres …) ;
• Instaurer une routine rassurante, pour éviter les dérapages liés à la frustration et l’anxiété ;
• Mettre le chien en contact avec ses congénères qui auront un rôle de modèle et de professeur (chiens correctement socialisés) ;
• Reprendre la relation maître / chien  pour atténuer les comportements d’hyper-vigilance (avec la gestion des contacts et de l’espace) ;
• Il est déconseillé de proposer une activité physique intense car cela ne fera qu’entrainer le chien à avoir plus d’endurance ;
• Apprentissage et habituation de l’acceptation de la muselière.

Pour le jeu : 

• Renforcer l’apprentissage de l’autocontrôle avec des phases de jeux répétées et contrôlées : privilégier les jeux de cordes (les balles auront effet de trop exciter le chien, le rendant vite incontrôlable).
• Dans la même logique, proscrire les jeux de tiraillements. Les phases de jeux doivent être courtes et répétées dans la journée. Le maître doit pouvoir stopper son chien quand ce dernier devient incontrôlable. Pour ce faire : ignorer le chien (ne pas le regarder, ne pas le toucher, ne pas lui parler) – Idem quand il manifeste une réaction de peur face à la nouveauté. 

! ATTENTION ! : Ce trouble est grave et peut entraîner des morsures sévères. Analyser les risques est important. De plus, comme tous les troubles du développement, si le chien a dépassé l’âge de 1 an, il sera seulement possible d’atténuer les mauvais comportements. 

Dans ce genre de cas, le comportementaliste ne peut pas promettre de régler le trouble du développement dans sa totalité. Son rôle est avant tout de mettre en place un accompagnement efficace pour aider les maîtres à mieux gérer leur chien. 

A retenir : 

Si l’existence du HSHA fait débat, les vétérinaires traitant ce genre de cas sont d’accord pour dire que :