EXPLICATION
On parle de mauvaise gestion des émotions, car le chien est dépassé parce qu’il ressent. La tolérance à la frustration est une compétence émotionnelle essentielle pour une saine gestion des émotions. En effet, les chiens qui ont une faible tolérance à la frustration peuvent développer ce que l’on considère comme des mauvais comportements, qui entraînent forcément des impacts négatifs sur le chien, mais aussi sur son propriétaire.
C’est le plus souvent le maître qui est en cause : ne connaissant pas bien le langage canin, il interprète mal son chien. Cela crée des incohérences et des incompréhensions qui peuvent devenir dangereuses (exemple : un maître qui ne sait pas décrypter les signaux de prévention avant une morsure peut très facilement se faire mordre …).
Ces problèmes peuvent apparaître :
- Au moment de la puberté du chien. A partir 6 mois le chien se cherche, car ses centres d’intérêt ont changé. En effet, si les repères ne sont pas stables ni cohérents, le chien sera amené à vouloir gérer le groupe et les situations rencontrées.
- Lors d’un changement dans le groupe (exemples : déménagement, départ ou arrivée d’un nouveau membre, etc.).
- Surtout parce que, bien souvent, on ne lui aura pas enseigné cette compétence
A noter : un chien dans cette situation peut devenir plus agressif. Dans ce cas, le chien ne prévient plus avant de mordre, il passe directement à la morsure.
SYMPTÔMES
Manifestations comportementales :
- Des aboiements intempestifs sur l’humain ;
- Il va gratter, gémir, s’exprimer de manière très expressive voir pénible pour l’humain ;
- Le chien ne sait pas attendre ;
- Des conflits entre chien et humain ;
- Chien qui va sauter sur l’humain et aura du mal à s’arrêter ;
- Du stress chez le chien comme chez l’humain
- Un climat qui peut vite devenir oppressant pour le duo maître-chien ;
- Etat d’excitation (mordillements et sauts excessifs), etc.
- Agression redirigée (par exemple : quand le chien par frustration ne peut pas dire “bonjour”, ou aboie après le facteur, etc., le chien dirige sa frustration en agressivité sur l’être vivant à proximité).
- Demande excessive et intrusive de contact et d’attention permanente. Le chien aura tendance à suivre et surveiller les déplacements de ses maîtres.
- Appropriation des lieux stratégiques privilégiés : canapé, lit, passage de porte, couloir, etc. Le chien est dans un processus de possessivité et de contrôle.
- Destruction en l’absence des maîtres (cela peut aussi être en présence des maîtres). Les destructions sont situées le plus souvent vers les issues. La frustration d’un maître non accessible se dirige sur les portes ou les murs, par exemple.
- Malpropreté correspondant à des marquages. Ses souillures sont situées dans des lieux stratégiques tels que le milieu d’une pièce, dans les coins, sur le lit ou le canapé, etc.
- Des chevauchements excessifs sur l’humain liés à l’excitation.
- Agression pour ramener un équilibre dans le groupe. Par exemple : lorsque deux membres du groupe chahutent.
- Agression quand un humain cherche à le contrôler. Le schéma classique est possession, menace, agressivité.
- Tout autre comportement qui viserait à obtenir tout ce qu’il veut tout de suite !
Le chien va donc vivre des émotions négatives qui seront contagieuses puisqu’elles affectent l’entourage de l’animal (humain comme autres animaux).
Attention ! Ce n’est pas parce que le chien à ces comportements qu’il se place automatiquement dans ce trouble. Ces comportements peuvent trouver leurs origines dans d’autres choses :
- un mauvais conditionnement (le chien saute et se fait caresser, le chien aboie pour rentrer…)
- un mauvais apprentissage
- un instinct (chasse, aboiements de garde…)
- une incohérence dans le comportement des maîtres
- un manque de dépense physiques
AIDE
L’approche éducative et comportementale. Trouver un équilibre et construire une belle relation avec son chien demande une approche globale :
1- Partage des ressources et gestion de la frustration (apprendre le calme)
2- Répondre aux besoins du chien
3- Les bases éducatives
4- La cohérence du maître
Partage des ressources
Par nature, le chien est dans l’appropriation des ressources et souhaitera garder ses acquis. Un schéma classique est : possession > menace > agressivité.
C’est pourquoi il est de la responsabilité de l’humain de travailler la notion de partage tant en ce qui concerne un lieu, de la nourriture, un objet ou une personne.
Le maître est vigilant quant aux demandes d’attention du chien, à l’accueil des invités, à ses comportements intrusifs et à ses comportements possessifs.
Le maître initie le début et la fin des contacts tels que les moments de caresse et de jeu. Il ne favorise pas l’exclusivité vis-à-vis d’un des membres de la famille.
Le maître apprend à son chien à aller à son panier à la demande.
Le panier est un endroit refuge et le canapé un endroit que le chien ne doit pas s’approprier.
Le maître apprend à son chien à ne pas être possessif vis-à-vis de la nourriture, à ne pas être en compétition avec l’humain et à ne pas redouter sa présence.
Exemple 1 : Je donne un os à mon chien, l’échange contre une belle saucisse et lui donne à nouveau l’os : c’est le partage.
Exemple 2 : Je ne suis pas toujours disponible pour mon chien et je ne le laisse pas me suivre partout. J’évite ainsi le chien tyran et capricieux.
1 – Règles de vie (type)
Pour certains chiens, la mise en place de règles claires aidera à modifier ou supprimer le ou les comportements gênants. Il ne s’agit pas là de “dominance”, il s’agit simplement de mettre en place un cadre clair, sécurisant et cohérent. Ces règles sont à adapter sur chaque chien. Ce n’est pas un manuel magique. Certains chiens n’auront pas les mêmes règles à mettre en place.
- Alimentation :
Il est recommandé de faire manger son chien dans un endroit calme et de le laisser tranquille. Le maître peut apprendre à son chien à attendre avant d’accéder à sa gamelle. Le maître doit en priorité positiver la gamelle en ajoutant des croquettes/friandises/viande quand il passe à côté du chien. Enfin, le maître ne laisse pas la gamelle toute la journée à disposition. Il peut la retirer pour éviter les conflits. Cette gamelle doit être un moment de complicité avec le chien. Le chien peut apprendre à gérer sa frustration en mangeant avant ou après le maître.
- Espace :
Le chien doit avoir son panier dans la pièce à vivre de la maison sans que ce soit dans un lieu stratégique (milieu de la pièce). Les espaces comme le canapé et le lit doivent être réglementés (uniquement sur indication). Il est préférable d’instaurer une zone interdite (porte ouverte) dans la maison qui permettra au chien d’apprendre à attendre son maître et gérer la solitude.
- Contacts :
Le maître doit être à l’initiative de chaque début et fin d’activits et de prise de contact. Proposer au chien une routine quant aux activités proposées, sauf pour la nourriture qui ne doit pas être donnée à heure fixe.
2- Répondre aux besoins du chien
Besoins physiques :
- Manger
- Boire
- Dormir
Besoins de sécurité :
- Son endroit refuge (son panier, caisse de transport, etc.)
- La présence rassurante de ses maîtres
Besoins sociaux :
- Sentiment d’appartenance au groupe
- Une relation de confiance avec ses maîtres
- Des contacts avec des congénères réguliers
- Des séances de jeux et de caresses
Besoins de dépenses :
- physique
- mentale (olfactif)
Concrètement, il est recommandé de : Proposer une zone refuge au chien : le panier Proposer minimum 30 minutes de promenade par jour, avec une possibilité pour le chien de sentir les odeurs (détaché ou en longe de 10 mètres)Jouer régulièrement avec son chien, passer du temps avec son chien Lui proposer des contacts avec des congénères |
3- Les bases éducatives
Le maître doit s’appuyer sur plusieurs exercices éducatifs permettant une bonne intégration de son chien au sein de sa famille et de la société. Ces fondamentaux se regroupent autour de 3 thématiques distinctes et complémentaires :
- Apprendre que le calme est payant
- Le rappel (suivi naturel, guidage, marche en laisse)
- Le renoncement
Ainsi, le maître apprend à son chien à s’orienter en fonction de ses déplacements, à savoir se poser et à renoncer à certaines actions quand il le souhaite.
L’éducateur canin peut ainsi mettre en place un protocole éducatif avec les bases correspondant aux attentes d’une majorité de propriétaires :
- La solitude
- La marche en laisse
- Le rappel
- Le assis
- Le reste
- Le non
D’autres apprentissages peuvent venir compléter cette éducation de base :
- Monter et descendre de la voiture
- Le travail au portail
- La marche sans laisse
- Les habitudes de la ville
- Le stop en mouvement
- Le refus d’appât
- Le rapport d’objet
- Les commandes à distance, etc.
4- La cohérence du maître
Le partenaire humain devient un guide pour son partenaire chien afin qu’il s’adapte au mieux à une vie familiale et sociale. Au début de sa vie, le chiot a besoins de deux choses : nourriture et sécurité.
C’est de la responsabilité de l’humain de mettre en place les apprentissages fondamentaux à une vie de famille, ceci de manière respectueuse, tout en tenant compte de son fonctionnement. Le maître prend les décisions concernant les déplacements, les contacts et la nourriture.
On établira une relation forte et obtiendra sa coopération par la douceur et la confiance. Le maître sait se montrer ferme quand cela est nécessaire, c’est-à-dire qu’il pose des limites de manière respectueuse (ce qui est dit est dit), sans violence et brutalité. Le maître est un repère, une balise, une référence pour son chien, tel un parent avec ses enfants.
Puis, il deviendra un partenaire de vie à l’âge adulte. Par le contact social (caresses, regards, etc.), le jeu, le guidage et le travail en équipe, il établit un lien fort et durable. L’éducation par la communication doit être simple et efficace. Le maître amène son chien à réussir et le soutient. Il est cohérent dans sa communication et ses décisions, il est juste. Il s’adapte à sa personnalité et à son énergie en gérant sa propre énergie.
Votre rôle est de conseiller, de coacher, et d’organiser les leçons pour permettre au maître de retrouver une place de guide. Les leçons doivent être adaptées au maître, à son mode de vie (leçons en ville, à son domicile, en forêt pour le rappel, avec un autre chien…).
Vous ne devez pas juger le maître parce qu’il n’y arrive pas, mais vous demander comment procéder pour qu’il y arrive. Certaines personnes ont du mal à contrôler leurs intonations, leur énervement : il faut le prendre en compte et aider ces personnes à retrouver un contrôle sur elles-mêmes pour qu’elles puissent maîtriser leur chien !
Attention : la mise en place de ces règles est à adapter au cas du chien. De plus, il n’est pas bon de changer des règles d’un coup. Cela désoriente le chien et peut casser la relation qu’il a avec son maître.
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