Mordant sportif : Et si on vous avait menti ? Les sports de mordant sont très populaires en France ! Mais c’est un des sports les plus décriés également ! On se souvient encore qu’en 2015, l’équipe de France s’est fait disqualifier au Championnat du monde RCI pour avoir utilisé des outils coercitifs interdits. Pris en flagrant délit d’utilisation de colliers électrique et colliers à pic sur le sol Suisse. Ces méthodes, qui ont fait l’objet d’une enquête ONE VOICE, sont à l’origine de bien des idées reçues sur la discipline ! Alors pour faire du mordant sportif avec son chien, doit-on le torturer ?
Mais, et si on vous avait menti ?
Qu’est-ce que le mordant sportif ?
Le mordant sportif est une discipline. Elle consiste, à la base, à améliorer la sélection de certaines races dites d’utilités. On sélectionnait donc des chiens qui pouvaient allier l’obéissance et le mordant pour la défense. Cette discipline a tellement eu d’adeptes qu’elle s’est très vite développée en compétition.
Le mordant consiste à demander au chien d’aller mordre, mais surtout d’apprendre à lâcher, à se maîtriser et à se contrôler. Cela demande beaucoup d’investissement de la part du chien et du maître. Il existe plusieurs disciplines autour du mordant sportif comme :
- Le RING : Pratiqué dans un lieu clos où sont effectuées différentes épreuves comme des sauts, de l’obéissance et des exercices de garde et de défense. C’est un sport très prisé en France.
- Le RCI (devenu IGP en 2019) : Le Règlement de Concours International est composé de trois épreuves bien distinctes qui comprend une épreuve de pistage, une d’obéissance, et une de mordant.
- Mondioring : c’est une discipline internationale qui se pratique dans un espace clos avec des ‘épreuves d’obéissance, de sauts, de garde et de défense dans des scénarios différents permettant au chien de montrer sa capacité d’adaptation aux situations imprévues et peu banales.
- Campagne : c’est une discipline complète qui allie les exercices de sauts, d’obéissance et de défense mais aussi des épreuves de pistage et de travail de l’eau. Cette discipline met en valeur les qualités d’initiative du chien.
Les principes d’apprentissage ne sont pas connus chez le chien à cette époque (avant 1890). Ce qui fait que naturellement, pour garder le contrôle sur un chien, on le “cassait” au dressage. Soit, tant qu’on atteignait le but (faire mordre et lâcher le chien), personne ne trouvait choquant de battre un chien ou de lui faire mal pour y arriver.
Mordant Sportif quels bienfaits ?
Si mordre est naturel chez un chien. Le faire de manière instrumentalisée n’est pas naturel. Le chien ne cherche habituellement pas le conflit, malgré ce que beaucoup pensent. Réfléchissons un moment. Le chien a la capacité de nous broyer les os quand il le souhaite. Pourtant, il est rare, même très rare qu’un chien veuille nous tuer. Le mordant est une activité qui vise à dépenser son chien, mais surtout l’aide à maîtriser sa mâchoire. La discipline vise à mettre les autocontrôles du chien à l’épreuve.
Si d’un point de vue extérieur on peut croire qu’on apprend au chien à attaquer sans ménagement, dans la tête du chien ce qui se passe est totalement différent. En effet, le but du chien est en fait d’aller chercher la toile (le costume) que porte l’Homme dit d’attaque. Le but du chien est donc de ramener son “jouet”. D’ailleurs, on peut voir lors des entraînements, que si on laisse l’occasion au chien de récupérer la toile, il s’en va fièrement avec et laisse l’homme d’attaque derrière lui !
Types de chiens
Cette discipline n’est donc pas censée rendre un chien plus agressif, puisqu’elle permet de développer les auto-controles du chien. Elle le dépense physiquement et mentalement, rend le lien unissant le maître et son chien encore plus fort. Les chiens qui sont choisit pour cette discipline doivent être stables émotionnellement.
Dans le temps, beaucoup de ses chiens vivaient en chenil et ne sortaient que pour aller “mordre”. Pourtant, aujourd’hui la tendance s’inverse. Les cynophiles ont bien compris l’importance de combler les besoins de leur chien pour faire du bon “travail”. Il reste bien évidemment quelques réfractaires, mais il y en aura toujours.
Tout n’est pas noir ou blanc. Des personnes font d’énormes avancées à leur niveau, pour que des chiens bien dans leurs pattes puissent pratiquer. De plus, je tiens à souligner, que des chiens pas très stables niveaux comportements, peuvent se retrouver dans la plupart des disciplines sportives.
Mordant Sportif et méthodes positives
Pourtant, on voit émerger depuis plusieurs années des défenseurs de la discipline et de l’éducation positive ! Cela prouve, qu’on peut obtenir un chien équilibré via le mordant et les méthodes positives. Un stage en mordant entièrement positif a été organisé l’année dernière. Il a été organisé par Tony Moucheghian (grand compétiteur français, champion de France du chien d’utilité) et Mariona Monros, elle-même compétitrice, vétérinaire spécialiste du comportement et propriétaire de Natural Gos (centre d’éducation canine et d’éthologie clinique en Espagne).
On peut également trouver des instructeurs cynophiles pratiquant le mordant en positif. En Normandie, vous pourrez trouver Yohan Ozanne de chez Dog Learning. Il vous fera découvrir la discipline avec bienveillance. Il s’occupe même de former des duos maître-chien pour la sécurité dans des méthodes tout aussi positives.
Le but des méthodes positives est d’aller plus loin dans la discipline et dans la relation partagée avec son chien. Tout est possible si on s’en donne la peine. On peut donc voir des chiens aller très haut en compétition et renoncer tout aussi bien grâce au clicker ou encore grâce au principe de premack. Regardez travailler nos confrères à l’étranger dans des méthodes positives pour la compétition et vous n’aurez plus jamais aucun doute sur la réussite de ses méthodes même en haut niveau d’exigence.
Il existe forcément d’autres personnes pratiquant le mordant sportif entièrement en positif. Je ne peux les connaître toutes, mais j’encourage ses personnes à se faire connaître.
Méthodes positives
Il existe diverses techniques basées sur la bienveillance. Elles ne sont pas toutes connues. Mais, elles ont un point commun : récompenser le chien (par une friandise, un jouet, une caresse, une activité, etc) et ignorer ces mauvais comportements pour en obtenir l’extinction. Mais voici celles qui sont les plus utilisées pour le mordant sportif actuellement :
- le principe de premack : « Il est possible d’accroître un comportement à basse probabilité en utilisant comme renforçateur un autre comportement à haute probabilité. » En outre, le chien accède à ce qu’il veut, si en échange il fait quelque chose que nous voulons. Comme pour les enfants, s’ils rangent leur chambre ils pourront regarder la télévision. Autrement dit, la probabilité qu’ils rangent leur chambre étant très faible, celle pour qu’ils regardent la télé étant très élevée, si vous conditionnez rapidement vos enfants, vous augmentez nettement vos chances de les voir réaliser ce que vous attendez d’eux ! C’est exactement pareil pour votre chien (non il ne rangera pas votre chambre). Ce que veut le chien devient alors la récompense ultime dans l’éducation.
- le clicker ou principe des marqueurs : Le clicker est un outil qui produit un son sonore toujours identique. Le “clic” qu’il produit est, ce que l’on appelle un renforçateur secondaire. Ce “clic” doit donc systématiquement être associé à un renforçateur comme une friandise, une séance de jeu ou une caresse. Grâce au clicker, on va pouvoir renforcer en moins d’une seconde un comportement que le chien proposera et qui sera voulu par le maître.
Les mots de la fin
Le mordant sportif est une discipline qui demande beaucoup d’investissements. Mais, aujourd’hui beaucoup de personnes bienveillantes savent qu’en prenant soin de leur chien et qu’en les respectant, ils iront toujours plus loin.
Que la discipline plaise ou non, il est essentiel de mettre en avant les personnes la pratiquant avec respect. Si vous êtes intéressé par cette discipline, n’allez pas voir le premier “instructeur” du coin. Renseignez vous sur les méthodes utilisées, car elles seront la garantie ou non du bon fonctionnement de la relation entre vous et votre chien. La plupart des personnes pratiquant cette discipline s’entraînent 3 à 4h chaque semaine, tout au long de l’année. Imaginez vous, cela signifie que l’on passe environ 200h à entraîner son chien en une année. 200h ou l’on a le choix de maltraiter ou non son chien. Tout ça pour faire un passage de moins de 40 minutes en compétition.
Le choix nous l’avons. Pas le chien. Alors que choisirez-vous ?
Spéciale dédicace à Tony Moucheghian qui a bien voulu m’aider à effacer certaines idées reçues sur la discipline.
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