Réussir à faire cohabiter son chien avec d’autres animaux

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Réussir à faire cohabiter son chien avec d’autres animaux

La plupart des amoureux des animaux rêvent de pouvoir vivre avec plusieurs espèces animales à la maison. C’est un doux rêve que beaucoup essaient de mettre en pratique. Mais voilà, le chien reste un carnivore, et parfois la cohabitation dégénère. Alors comment faire ?

La première chose à comprendre est que faire cohabiter des espèces différentes sous un même toit reste compliqué. Si on n’est pas conscient de ce qu’est chaque animal. En effet, chaque espèce a son propre langage. Il y aura donc des incompréhensions et parfois des tensions. De plus, il faut prendre en compte la nature de l’espèce : est-ce une proie ou un prédateur ?

Un chien va naturellement courir ou être excité si un autre animal court, surtout si celui-ci est plus petit que lui. Heureusement pour l’homme, la domestication a permis de réussir la cohabitation de plusieurs espèces. Comme le chien et le chat, le chien et le cheval, le chien et le lapin, le chien et le furet, et tant d’autres. Surtout quand on arrive à mettre en place les clefs de la réussite.

La race du chien

Si vous savez dès le départ que vous aurez chez vous des espèces différentes comme des poules, des lapins et un chien, il est intéressant de maximiser les chances d’adaptation de tout le monde. En choisissant une race qui aura un instinct de prédation moins élevé que d’autres. Certaines races seront donc plus à proscrire que d’autres.

Certains chiens de chasse, chiens dit nordiques ou encore primitifs, ont souvent un fort instinct de prédation. Qui n’a pas entendu une histoire de husky qui aurait tué un mouton ? D’un Akita qui aurait tué les poules du voisin ?

Attention malgré tout, toutes les races de chiens sont susceptibles de faire des dégâts sur une autre espèce. Car l’espèce canine est carnivore. Je pense parfois à ce berger belge venu en éducation car il a tué le chat de la famille. A ce bouvier bernois qui a mangé le lapin de la petite fille de la maison. Ou encore à ce berger australien de 4 mois qui a fait du poulailler un cimetière. Tout ce qui est de l’ordre de l’instinct ne peut être supprimé. Mais parfois, il peut se modeler à notre avantage. Malgré tout, la première clef de la réussite est de prendre conscience que même le plus doux des chiens peut tuer une autre espèce que la sienne. Cela ne fait pas de lui un monstre sanguinaire, mais un simple chien.

Faire des contacts positifs

La seconde clef de la réussite réside sur le fait que le chien doit avoir des contacts positifs avec l’autre animal le plus tôt possible. Mais ce doit être également le cas pour l’autre animal.

Si vous adoptez un chiot, cela sera plus facile. En effet, pendant la phase de développement, votre chiot apprend l’imprégnation. C’est-à-dire que votre chien peut apprendre à vivre paisiblement avec une autre espèce que la sienne. Et se sera encore plus facile pour vous et pour lui s’il l’apprend avant ses douze premières semaines de vie.

Des rencontres positives signifient que celles-ci ne doivent pas être forcées. Cela ne sert à rien de mettre votre chien face à vos poules et de le maintenir par la peau du cou ou de vous énerver. Car il s’excite à sa vue ! Pour autant, je ne vous dis pas de lâcher votre chien dans votre poulailler et de prier en attendant que ça se passe bien… ou mal !

Apprendre à votre chien à renoncer

Quand votre chien est trop excité ou en mode “je vais me faire des nuggets”, il est déjà trop tard pour lui demander de laisser ou de rester calme. Il faut donc lui apprendre le “renoncement” de manière positive et avant même de se trouver en face de l’autre animal.

C’est un apprentissage parfois difficile pour certains chiens. Notamment, si leurs besoins ne sont pas respectés au quotidien. Et oui, comment demander à son chien de rester calme en voyant une poule s’il n’est pas lui-même sorti et stimulé tous les jours ? Prenez donc conscience qu’il faut que votre chien ait une vie saine au quotidien pour qu’il soit en situation de réussite. Accordez lui du temps tous les jours pour jouer, pour le câliner s’il aime. Sortez le tous les jours une demi-heure même si vous avez un jardin. Apprenez lui de nouvelles indications. Positivez votre relation pour qu’il ait une meilleure confiance en vous le jour où vous lui demanderez de renoncer. Récompenser un maximum les moments et comportements de calme. Un comportement de calme ne doit pas systématiquement être associé à une position ou un ordre. Un moment de calme peut tout aussi bien être un chien qui observe simplement debout.

Apprenez donc à votre chien le “tu laisses” de manière positive. Cela vous permettra de stopper l’envie de votre chien d’aller sur quelque chose. Notez, que cela peut-être difficile voir impossible pour un chien de se déconditionner en laissant une “proie” qui est un jouet potentiel. Surtout s’il s’est déjà validé de lui-même en y allant.

Exemple

Un husky de 4 ans qui a déjà été plusieurs fois tué des poules chez le voisin. Il s’est validé tout seul à chaque fois qu’il a attrapé une poule. Ce sera donc très difficile voir impossible de le motiver par la suite à laisser sur votre demande. Même si cela a été appris de manière positive.

Enfin, le renoncement sera également difficile selon la réaction de l’animal qui se trouvera en face de votre chien. Mon chien, qui cohabite avec plusieurs chats peut rester très calme. Mais il suffit qu’un chat, autre que celui de la maison, se mette à courir, pour que lui aussi veuille le courser !

Mettre les autres espèces en sécurité

Il faut donc que les autres espèces de la maison puissent se mettre facilement en sécurité. Que ce soit en attendant que votre chien apprenne le renoncement ou tout simplement pour la vie de tous les jours.

Je vais vous parler des poules car il se trouve que ma belle-mère a des poules. Et vous savez quoi ? Le chien d’un de ses fils aime y faire un tour pour se faire un casse-croûte ! Ce n’était vraiment pas sympa pour ces pauvres poules. On a du trouver une solution pour les mettre en sécurité. Nous avons pris une maison renforcée pour elles ici : Poulailler Direct.

Elles ne sont pas toujours enfermées. Sauf en cas de visite du fils et de son chien ! Je vous conseille d’ailleurs au besoin de vous renseigner sur les poulaillers sur ce site qui m’a beaucoup aidé : Chemin des Poulaillers.

Je parle des poules, mais j’ai moi-même à la maison un chat et des furets qui “subissent” parfois l’arrivée des chiens en famille d’accueil. On a alors mis en place dans la maison plein de cachettes au sol et en hauteur. Afin qu’ils se mettent en sécurité au besoin. Un besoin de sécurité n’est pas forcément ressenti dans la menace. Mais c’est aussi un besoin qui peut venir quand l’animal veut dormir ou s’isoler. Entre autres, j’ai mis en place pour le chat des cachettes en formes de dôme, des coussins en hauteur et un arbre à chat. J’ai tout trouvé sur le site Animal Valley. Quant à mes furets, je leur ai aussi pris une cage pour leur sécurité quand il y a d’autres chiens qui viennent chez moi. Le but n’est pas de punir les animaux qui partagent ma vie, mais de simplement les mettre en sécurité quand il le faut. Car si mon husky et mon labrador sont habitués, ce n’est pas le cas de tous les chiens.

Sécuriser les rencontres

Nous parlions de mettre en place des cachettes pour que les autres animaux puissent être en sécurité. Vous pouvez également apprendre à votre chien à porter la muselière de manière positive et dans le jeu. Cela peut être utile pour prendre les transports en commun, pour le vétérinaire, mais aussi pour faire des rencontres plus sécurisées avec les autres animaux.

Prenez une muselière de type Baskerville afin de pouvoir récompenser votre chien lorsqu’il adopte des bons comportements ou qu’il se détourne. Vous pouvez même mettre votre chien en laisse avec un harnais d’éducation. Lui demander une marche en laisse, toujours dans l’optique de mettre tout le monde en sécurité, et lui apprendre ou renforcer le “tu laisses”. La laisse n’est pas là pour être tirée ou mettre des coups au chien. Elle n’est là que pour le retenir s’il veut y aller malgré tout. Toutefois, si vous travaillez de manière progressive, votre chien ne tirera pas ou presque. Ne pas oublier que si votre chien n’a pas l’habitude de ne pas tirer en laisse, cela ne marchera pas non plus. Le renoncement ne s’apprend pas sur de la contrainte et encore moins sur le tas ! Alors patience.

Les principes pour bien réussir son “tu laisses” !

Voici la clef pour réussir le renoncement avec son chien. Il est simple. Le “tu laisses” doit être associé à quelque chose de toujours mieux pour le chien. Les premières leçons devront se faire sans stimuli !

Prendre donc quelque chose de super appétent ou de super valorisant pour le chien. Afin que le “tu laisses” soit une indication tellement forte ancrée et positive que le chien pourra laisser dans des situations difficiles.

Pour exemple : un chien qui n’a jamais de viande va associer le “tu laisses” à l’obtention de la viande. Le jour où il voit le lapin et qu’on lui dit “tu laisses”, il sera plus facile pour lui de renoncer. Car l’indication sera pour lui synonyme de l’obtention de cette viande.

Enfin, une chose qu’on ne doit pas oublier ! Il est essentiel de ne pas laisser le chien attraper ce qu’il n’a pas le droit d’avoir. Si non, il se renforce à faire ce choix et donc à ne pas vous écouter ! Alors si vous voulez faire une rencontre avec une autre espèce que la sienne, n’hésitez pas à mettre tout le monde en sécurité, à attacher votre chien et de bien travailler votre approche, pour éviter que le chien se renforce de lui-même dans un comportement que vous ne souhaitez pas.

Pour conclure

Retenez donc, que chaque chien à sa propre personnalité, et qu’il est loin d’être facile parfois, de faire cohabiter son chien avec d’autres espèces, surtout s’il n’a pas l’habitude. Mais si vous voulez que l’harmonie règne dans votre foyer, il faut un peu d’organisation et de la volonté ! Apprenez à votre chien qu’il peut rester calme de façon positive. Mettez chaque animal de la maison en sécurité pour le bien de tous. Enfin, si vous avez un doute… vous pouvez toujours faire appel à un éducateur comportementaliste canin !

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