Le métier d’éducateur canin est en plein essor et beaucoup de méthodes et de courants de pensée différents existent aujourd’hui. Sans revenir sur cette polémique qui a déjà été traitée dans de nombreux articles de notre blog, je souhaitais m’intéresser aujourd’hui à l’obligation de moyen des éducateurs canins.
Obligation de moyen ou obligation de résultat ?
L’obligation de moyen à l’inverse de l’obligation de résultat signifie que nous devons, éducateurs canin, tout mettre en oeuvre pour atteindre l’objectif visé, sans en garantir le résultat. En tant qu’éducateurs canin, nous sommes sujets à cette obligation, au même titre qu’un médecin, par exemple.
L’obligation de résultat oblige à atteindre un résultat précis. Par exemple, les garagistes sont régis par l’obligation de résultat. C’est à dire, si vous amenez votre voiture chez le garagiste pour faire changer vos pneus et que ce dernier ne le fait pas correctement, il est par conséquent sanctionnable.
Concrètement, comment ça se met en place ?
Comme nous l’avons vu, nous sommes obligés, professionnels du monde canin, de mettre en place tous les moyens dont nous disposons pour atteindre l’objectif défini au départ.
Dans les fait, cela signifie tout d’abord définir ses objectifs.
En effet, si vous êtes un particulier et que vous souhaitez commencer des leçons avec un éducateur canin, ce dernier doit vous demander ce que vous attendez des séances. De là, il doit être capable de vous dire si vos objectifs sont réalisables et quelles vont être les conditions de leur réalisation.
Par exemple, si vous voulez que votre chien arrête de tirer en laisse, l’éducateur canin devrait vous dire que pour réussir à atteindre cet objectif, vous allez devoir passer du temps à l’entraînement de cet exercice. Qu’il faudra également penser à balader suffisamment votre chien. Qu’il sera aussi important de respecter les étapes de l’apprentissage, sans quoi votre chien n’évoluera pas correctement, etc.
Dans la même logique, si vous venez voir un éducateur parce que votre chien aboie et que cela vous pose problème, ce professionnel devrait être en mesure de vous indiquer que demander à un chien ne jamais aboyer est tout simplement impossible. Il est possible de limiter ou de dévier ce comportement mais en soi, un chien reste un chien !
Bien définir ses objectifs
En résumé, il est nécessaire de bien définir vos objectifs. Sont ils réalisables ? Quels sont les efforts à fournir pour les atteindre ? Quelles sont les autres options qui s’offrent à vous ? Etc.
Une fois ce premier point validé, faut-il encore commencer le travail. L’éducateur canin doit alors être en mesure de vous proposer un plan de travail cohérent et adapté. Il doit pouvoir vous accompagner pour vous permettre de devenir un maître autonome avec votre chien. Ce métier demande réellement une certaine pédagogie et une bonne adaptation.
Son obligation en tant qu’éducateur canin n’est pas de vous garantir un résultat mais de tout mettre en oeuvre pour atteindre ce résultat. En cela, le professionnel doit aussi être capable de faire appel à son intelligence pour savoir quelles limites ne pas franchir. Savoir aussi où sont ses limites humaines et professionnelles, savoir faire appel à des confrères ou consoeurs, savoir aussi se former pour être en mesure d’utiliser une multitude d’outils et comprendre au mieux le fonctionnement canin.
Et pour nous éducateurs canin ?
Pour nous, éducateurs canin, c’est bien une question de responsabilité et d’engagement. Il est important d’évoluer mais aussi de savoir où sont ses limites. Accompagner chaque maître et chaque chien avec l’envie de les aider, sans les juger. En cas d’échec, c’est notre rôle de nous remettre en question, de chercher d’autres moyens de travailler. Le maître peut ne pas écouter ou ne pas mettre en place nos recommandations, il peut aussi ne pas les comprendre, mais c’est bien à nous, éducateurs canin, de trouver d’autres moyens pour “motiver” nos clients et pour nous faire comprendre.
Ce métier, je l’ai déjà abordé, demande un réel travail sur soi. Notre personnalité peut vraiment nous handicaper si nous ne sommes pas capable de faire l’effort de nous tourner aussi vers l’humain au bout de la laisse, de l’écouter et de l’aider avec bienveillance. C’est en aidant le maître que nous aideront son chien.
Chloé Fesch de Nature de Chien