Education canine : “Tortionnaire” VS “Bisounours”

  • 0 commentaire

En éducation canine, différents courants de pensée existent. Parfois se rencontrent et engendrent, la plupart du temps, des échanges improductifs concernant les différentes approches.

éducation canine

Chloé Fesch de Nature de Chien vous livre son témoignage

Je suis éducateur canin depuis 2009. J’ai commencé par une formation qui prônait une approche hiérarchique de la relation maître/chien. J’ai appris à éduquer les chiens avec des colliers « chaînettes », autrement appelés colliers étrangleurs ou colliers d’éducation.

Puis la mouvance des éducateurs canin “bisounours” est arrivée. J’ai commencé à entendre que la hiérarchie et l’utilisation du collier chaînette n’était pas la seule façon de procéder. Je dois avouer qu’au départ je ne comprenais pas leur logique. Et je trouvais leurs résultats discutables et surtout très longs.

J’avais la sensation d’être entre deux extrêmes.

D’un côté des éducateurs canins qui étranglent les chiens. Utilisent des colliers électriques ou à pointes. Je pensais d’ailleurs qu’à cause de ces éducateurs / dresseurs, l’image des colliers était entachée alors qu’une autre utilisation était possible. Et d’un autre côté, des éducateurs qui ne disent jamais “non” à leur chien. Mais attendent qu’il propose la bonne attitude pour féliciter le comportement souhaité.

Entre ces deux extrêmes et surtout au vu de la virulence des éducateurs défendant leur vision et façon de faire, je suis restée longtemps observatrice. Essayant de trouver l’équilibre essentiel selon moi à une bonne relation maître chien.

J’ai toujours été quelqu’un d’ouvert et je l’ai toujours dit : “mettez moi devant une solution qui fonctionne et qui est en accord avec le bien-être du chien et je serais la première à l’adopter”.

Travailler sur soi

En réalité, la solution était en moi. J’ai simplement travailler sur moi, sur mon égo. J’ai fait l’effort d’écouter vraiment. Sans juger. Et voici ce que j’ai compris : Il faut d’abord comprendre le chien dans sa vraie nature. Un chien ne cherche pas à dominer son maître. Il ne fait que répondre en fonction des apprentissages qu’il a eu. En fonction de son environnement et en fonction de l’attitude de ses maîtres.

Il a besoin d’un cadre, d’un accompagnement pour apprendre et d’une sécurité pour se sentir bien. Et ainsi ne pas développer des comportements gênants pour les maîtres. Un chien c’est aussi des instincts, une génétique, des besoins spécifiques (sécuritaires, sociaux, physiques, olfactifs, etc.).

J’en suis venue à la conclusion suivante : travailler avec un chien, c’est retrouver un équilibre qui doit tout d’abord être présent en nous.

La mission d’un éducateur canin est de, selon moi, comprendre la cause du problème. Est-ce le maître, l’environnement, l’apprentissage, un non respect des besoins du chien, ou un peu de tout ça ?

Ensuite c’est donner les clés aux maîtres pour leur permettre d’ouvrir les portes d’une bonne communication avec leur chien. 

L’éducation par évitement c’est plus “facile” 

Et oui, car cela ne nécessite pas une réflexion approfondie sur la vraie cause du problème et cela apprend au chien plus rapidement. Mais, cela amène surtout le chien a être dans un état de stress pendant l’apprentissage, cela entache la relation qu’il a avec son maître et cela le limite dans ses possibilités.

L’apprentissage par évitement c’est tout simplement d’apprendre au chien que s’il ne fait pas telle ou telle chose, alors une conséquence négative s’en suit. Pour éviter la sanction, le chien écoute.

Je ne suis pas non plus à prôner une approche où aucune inhibition du chien est proposée, ce serait un non sens car les chiens entre eux s’inhibent mais pour les bonnes raisons, de la bonne façon et avec le bon dosage.

Un exemple pour bien comprendre ce point : vous manquez de vous faire renverser par une voiture, le stress que cela engendre vous permettra d’être très vigilant par la suite et cela avec une seule expérience désagréable. Une autre façon de vous rendre vigilant et prudent est de vous éduquer, de vous informer et de vous accompagner, cela est plus long mais vous serez plus serein.

De plus, tout comme les humains, chaque chien a son propre seuil de tolérance. Et de façon certaine, il faut trouver un équilibre car pour certains êtres humains, l’expérience d’éviter un accident ne leur fera presque rien, d’autres n’oseront même plus sortir de chez eux, etc. Chacun réagit comme il le peut avec ce qu’il est et ce qu’il a comme bagage. C’est donc l’adaptation qui permet un travail efficace.

Apprendre à son chien des règles d’inhibition : oui évidemment. On doit apprendre à son chien à se calmer et on doit mettre des règles, des limites pour une bonne organisation et intégration en société. Il y a juste un équilibre à trouver dans la façon de faire afin de toujours respecter le bien-être du chien.

Conclusion

Je ne suis ni une « bisounours », ni une “tortionnaire”. Je mets des limites aux chiens, je propose des règles, je peux travailler sur l’inconfort du chien mais je n’étrangle pas, je ne donne pas de coup de sonnette, etc.

En clair, je respecte le chien dans son intégrité physique et comportementale, j’utilise des outils comme les harnais de marche ou colliers plats. J’ai simplement trouvé un équilibre dans mes approches et méthodes qui fonctionnent et me correspond davantage. Je suis aujourd’hui en accord avec moi même et c’est le message que nous faisons passer lors de nos formations : se remettre en question, écouter l’autre, évoluer et s’adapter.”

Chloé Fesch de Nature de Chien (Centre de formation au métier d’éducateur canin)

Partager :
Nature de chien

Nous proposons plusieurs formations, notamment une formation pour devenir éducateur canin comportementaliste.

Notre chaine YouTube

NaturedeChien YouTube Channel

Vous connaissez les livres de Chloé Fesch ?

girl image

Vous avez une question à nous poser? Contactez-nous dès maintenant, nous sommes là pour vous aider!

Contactez nous
Nature de Chien

OBTENEZ MAINTENANT LES TARIFS ET LES DATES DE NOS FORMATIONS